Renouvellement: ne pas confondre vitesse et précipitation

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Le lundi 14 mai s’ouvre la période de dépôt des candidatures aux législatives. Le microcosme politique s’agite donc en tout sens et les rumeurs les plus diverses circulent. Parfois elles prennent corps et donnent par exemple l’interview de Dominique Bertinotti dans le Parisien d’hier. Les lendemains d’échec sont toujours difficiles, chacun cherche à comprendre, à en trouver les motifs et à préparer la suite.
De nombreuses personnes peuvent se sentir légitimes mais au final mais il n’y a qu’un-e député-e élu-e par circonscription. Dans le contexte actuel d’une droite à l’offensive, porteuse d’un projet de régression sociale et démocratique, sans ambition environnementale malgré l’urgence du défi climatique, il est irresponsable de jouer perso. Cela risque de n’avoir comme conséquence que de démobiliser les électeurs qui en ont marre que les intérêts d’appareils ou personnels prennent le pas sur la construction de projets alternatifs à celui de l’UMP et répondant aux exigences de la société actuelle.

C’est dans la confrontation d’idées et la bataille collective face au projet de société porté par Sarkozy que surgira le renouvellement des forces politiques. Ce n’est pas dans les aventures personnelles.

Ces dernières décennies dans notre pays le paysage politique devient de plus en plus mouvant. Il est indéniable que les répartitions politiques traditionnelles ne correspondent plus forcément à notre monde d’aujourd’hui. Mais il ne faut pas non plus caricaturer car les partis de ce début de 21ème siècle ne sont pas non plus ceux du milieu du 20ème et heureusement ! Entre temps de nombreux évènements ont amené à des recompositions, la guerre d’Algérie, mai 68, la fin des états communistes etc …
Et plus récemment un nouvel enjeu planétaire est apparu en plus des enjeux traditionnels : économiques, sociaux, démocratiques. C’est l’enjeu environnemental avec ses deux défis majeurs que sont le réchauffement climatique et la menace sur la diversité des espèces. Mais il n’est pas seulement en plus, il est central et doit déterminer les autres politiques car faire l’impasse dessus mène la planète à la catastrophe.
L’importance de cet enjeu et sa non prise en compte actuelle explique l’importance de l’existence d’un parti qui sert d’aiguillon comme les Verts.
Si le système électoral de liste en vigueur pour les élections municipales et régionales permet aux électeurs de choisir ou de refuser de donner de l’importance à cet enjeu en envoyant dans les collectivités concernés des élus Verts, le système d’élection des députés ne donne pas cette possibilité. La France est un des rares pays de l’Union Européenne (avec l’Angleterre) à ne pas avoir introduit une dose de proportionnelle pour l’élection des députés. C’est aussi le pays où le poids donné au président de la République au détriment du gouvernement et du Parlement est aussi important. Aucun autre pays non plus ne permet autant de cumul de mandats et pourtant les élus locaux des autres pays et les députés ne sont pas plus incompétents que les français ! Ce système français tant bloqué ne favorise pas le renouvellement politique et l’apparition de nouvelles forces. Lors de ces élections présidentielles de nombreux candidats ont portés des propositions de modernisation de l’Etat : dose de proportionnelle pour l’élection des députés, plus de transparence et d’impartialité, un état plus modeste dans son fonctionnement afin de concentrer les ressources sur la réponse aux besoins des français (les premiers jours de N. Sarkozy comme président élu présage mal de cela, mais il ne s’était engagé à rien), plus de pouvoirs au parlement, moins de cumuls de mandats … L’UMP est le seul parti à ne rien vouloir changer sur ce sujet. Il faudra donc que toutes les autres forces politiques se battent ensemble à l’assemblée pour essayer d’arracher des réformes souhaitées par une majorité de français.


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