Le président des privilèges

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En dépit de ce que le gouvernement essaie de faire croire aux Français, le constat dressé par plusieurs études est là, implacable et sans appel : Nicolas Sarkozy a réellement été le président qui a accordé d’innombrables privilèges aux entreprises et ménages les plus aisés. Entre 2007 et 2011, 84 milliards d’euros ont été redistribués par l’État vers les ménages, les ménages aisés et les entreprises, dans des proportions qui montrent les priorités qui ont été celles du gouvernement. Chiffres à l’appui, la démonstration apporte la confirmation que Nicolas Sarkozy a délibérément choisi d’aider ceux qui en avaient le moins besoin.
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Cette démarche s’est amorcée très tôt : dès le début de la législature, en juin 2007, la majorité UMP à l’Assemblée, à l’initiative du Président de la République, vote la loi TEPA (Travail, emploi, pouvoir d’achat), censée « stimuler la croissance » en France. Ce « paquet fiscal » va surtout stimuler le portefeuille des ménages aisés et des entreprises. Ainsi, plus de 20 milliards d’euros vont être redistribués dans la poche des ménages aisés en 2007 ! Ils seront par la suite mis à contribution dans le cadre des plans d’économies budgétaires en 2009 et 2010, mais dans des proportions ridicules : 1,7 milliards d’euros ! Au final, fin 2011, le solde de redistribution pour les ménages aisés a été à leur avantage pour un total de 18,5 milliards d’euros, soit 22% du montant total redistribué au cours du quinquennat !

Pour les entreprises, les cadeaux sont encore plus outrageants. En quatre ans, près de 50 milliards d’euros ont été donnés aux entreprises, dont 26 au cours de la seule année 2009. Dans le détail, les plus importantes redistributions vers les entreprises ont été la réforme de la taxe professionnelle (2009), qui leur a rapporté 18,6 milliards d’euros, le Grand emprunt (en 2010, 14 milliards) et la baisse de la TVA sur la restauration (en 2009, 7,5 milliards). Les dix derniers milliards sont le résultat de huit autres mesures comme la prime à l’embauche dans les TPE, la prime à la casse ou la réforme du crédit d’impôt recherche.

!!!!Les ménages, parents pauvres de la politique sarkozyste

Au total, le montant total redistribué vers les ménages aisés et les entreprises atteint la somme astronomique de 68,5 milliards d’euros soit 81,6% du total ! Quant aux autres ménages, ils n’ont profité que de 18,4% de la redistribution totale. Plus grave, sur la seule enveloppe consacrée aux ménages, 54,5% de la somme redéployée est allé vers les 10% les plus riches, contre 45,5% aux autres.

En ce qui concerne l’année 2012, les 16 milliards d’euros de recettes prévues par les deux plans de rigueur annoncés seront apportées au deux tiers par les ménages, toutes catégories confondues. Et à l’inverse de ce qu’affirme le gouvernement, la TVA « sociale », votée récemment par l’UMP à l’Assemblée, s’inscrit bel et bien dans cette démarche de cadeaux aux entreprises payés par les ménages, en sachant bien que ce ne sont pas les ménages aisés qui vont souffrir le plus de cette hausse de TVA.

Ainsi Nicolas Sarkozy ment aux français lorsqu’il déclare, à propos de ce qualificatif de « président des riches » qui lui colle à la peau : « ce n’est pas parce que c’est un reproche qui m’est fait que c’est une réalité. S’il y a des reproches à me faire, ce n’est pas celui-ci. » Au contraire, tout dans son quinquennat démontre que si l’on peut lui faire ne serait-ce qu’un reproche, ce serait celui-ci. Un sondage paru le 7 mars indique d’ailleurs que pour 60% des personnes interrogées les propositions de Nicolas Sarkozy s’adressent surtout aux gens socialement plus aisés qu’elles. Pour lui, l’ennemi de sa communication, c’est le réel.

Enfin, Nicolas Sarkozy a osé en appeler à la compréhension populaire quant à sa soirée passée au Fouquet’s et à sa présence sur le yacht de son ami Bolloré, car il vivait une séparation difficile. Mais que ne donne-t-il pas les mêmes consignes de faire preuve d’humanité lorsqu’un demandeur d’emploi ou un allocataire du RSA est absent à son contrôle pour des raisons identiques ? Dans leur cas, Pôle Emploi ou la CAF n’hésitent pas à suspendre leurs allocations !


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