Lamour ou le lapsus qui n’en est pas un

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A croire la communication officielle de l’UMP, Jean-François Lamour se serait trompé de touche pour voter sur l’amendement de Didier Migaud, président de la commission des finances et socialiste, visant à augmenter l’imposition des banques de 10%. Il ne débarquait pourtant pas à l’improviste dans l’hémicycle, il y a même pris la parole sur ce fameux amendement. En commission des finances, il avait voté pour avec d’autres députés UMP. Ce n’est pas si fréquent que des députés UMP votent pour un amendement taxant les banques et qui plus est quand il vient de la gauche.

Alors oui, la ministre de l’économie, Christine Lagarde n’a pas réussi à convaincre certains députés UMP, qui sous la pression de l’exaspération populaire sur le comportement des banques face à la crise, ont pensé qu’il était juste que la reconstitution des profits des banques reviennent pour une très petite partie aux finances publiques.
En effet, à écouter l’intervention de Jean-François Lamour dans le débat, il avait l’air bien décidé sur le sujet et comme j’y ai assisté, outre ses propos que je vous recopie ci-dessous en provenance du site de l’Assemblée nationale, je peux vous confirmer que son ton était sans ambigüité.

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__M. Jean-François Lamour.__ “Les banques, on peut le dire, se sortent correctement de cette affaire, à tel point d’ailleurs qu’elles renouent avec les profits… et font des provisions pour payer des bonus à leurs traders. Voilà ce qu’on entend un peu partout, ce qu’on lit dans les journaux, et je ne vous cache pas que c’est particulièrement irritant. L’amendement présenté par le président de la commission des finances me semblait donc être un bon amendement d’appel. Madame la ministre, je souhaite vous poser deux questions sur l’avenir.

La première concerne les bonus. Le Président de la République est revenu du G20 avec une victoire dans son escarcelle : il a fait comprendre à ses homologues qu’il fallait encadrer les bonus. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Pouvez-vous être certaine que nous ne repartirons pas dans des excès inacceptables pour nos concitoyens ? Ma deuxième question porte sur la capacité des banques à financer l’activité des petites entreprises. Les deux médiateurs du crédit, M. Rameix et M. Ricol, ont certainement fait du très bon travail pour les PME d’un certain chiffre d’affaires, mais pour les TPE, les artisans, cela ne marche pas. Toutes les semaines, on vient me voir à ma permanence au sujet de cette question du financement des petites entreprises. Quelles mesures allez-vous prendre pour permettre certes aux banques de retrouver leur compétitivité, mais sans que cela se fasse sur le dos des petites entreprises ?”


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