La rue Saint Denis se transforme.

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Aujourd’hui, inauguration de la Maison des associations du 2e arrondissement. C’était un engagement de Bertrand Delanoë et de la municipalité parisienne : ouvrir une Maison des assos dans chaque arrondissement, avec des moyens matériels et humains pour les aider à développer leurs activités dans l’indépendance. Celle du 3e, baptisée “Madeleine Rébérioux” en hommage à cette grande figure des Droits humains, a pris son rythme de croisière. Marie-Pierre de la Gontrie, adjointe au maire de Paris en charge de la vie associative, a promis que le 1er arrondissement inaugurerait sa propre Maison des associations dans quelques mois.
Mais dans le 2e, cette inauguration a une saveur particulière. C’est qu’elle s’est fait attendre, cette Maison des assos ! Les difficultés se sont succédé, pour trouver le lieu et jusque dans la conduite des travaux. Dans son discours inaugural, [Jacques Boutault|http://www.jacques-boutault.fr|fr], maire de l’arrondissement, a souligné le travail de l’équipe municipale et des services, rendant hommage notamment à sa première adjointe, Sylvie Wiewiorka, chargée de la vie citoyenne, qui a piloté le dossier, et à Dominique Dussart, en charge du logement. En effet, cet immeuble, préempté par la Ville de Paris, accueille aussi des logements sociaux dans les étages. Et si la livraison des travaux était tant attendue, ce n’était pas uniquement pour répondre aux besoins des associations et pour augmenter un peu le parc social. La requalification de la rue Saint Denis constituait aussi un enjeu majeur.

Outre le fait que la monoactivité (bien connue !) du secteur lui donne une image très dégradée, les conflits entre clients des sex-shops mécontents et videurs tournent parfois à la bagarre, jusqu’au seuil des quelques autres commerces qui tentent de maintenir leur activité économique. C’est ainsi que j’ai été alertée par certains de ces commerçants courageux, exaspérés de voir leur clientèle rebutée par une telle ambiance, et craignant pour leur sécurité, leurs vitrines faisant à l’occasion les frais des accès de violence de leurs voisins… Sylvie Wiewiorka, qui suit aussi ces problèmes à la mairie, est intervenue auprès du commissariat. Mais force est de reconnaître la difficulté, tant pour la députée que pour les élus locaux, de peser sur les choix de la police. Et la difficulté pour la police elle-même d’intervenir efficacement sur des problèmes certes récurrents, mais ponctuels et aléatoires. Le retour d’un tissu commercial diversifié est la seule réponse de moyen terme.

Une mission a donc été confiée à une société d’économie mixte de la Ville, la SAEMES, qui intervient aussi dans le quartier des Gravilliers, pour réduire cette monoactivité. L’objectif ici est d’acheter les locaux commerciaux lors du départ de sex-shops pour faire venir des commerces de proximité répondant aux besoins des habitants. Dans l’équipe municipale du 2e, c’est Pierre Schapira, en charge du commerce, qui supervise les opérations. Et, dans cet arrondissement dont le maire est écologiste, le bio n’a pas été oublié dans les recherches de nouveaux commerçants… Dans ce dispositif, la réhabilitation de l’immeuble à l’angle des rues Saint Denis et Greneta aura certainement un effet d’entraînement pour convaincre de nouveaux commerçants de s’installer : une façade plus belle, de nouveaux habitants, l’animation créée par les allées et venues des militantEs associatifs…

A noter parmi les transformations de la rue Saint Denis, que le centre d’accueil pour toxicomanes géré par l’association SOS Drogue International, et tant décrié par M. Lekieffre(*), élu UMP du 2e, fonctionne sans rencontrer de problèmes. Un comité de suivi réunissant l’équipe qui gère le site, les riverains, les élus, le commissariat du 2e, a permis de surmonter les appréhensions et de répondre très concrètement aux questions légitimes des habitants.

Enfin, les changements rue Saint Denis, c’est aussi son intégration dans un axe “Réseau vert”. L’idée ? Permettre la réappropriation de l’espace public par les habitants, en limitant la circulation des véhicules à moteurs aux riverains et aux urgences, au profit des piétons et des cyclistes. Dans le 1er, M. Legaret, maire de l’arrondissement, a cru bon de créer un peu d’agitation au Conseil de quartier des Halles en faisant semblant de découvrir après coup ce qui s’était dit dans les réunions de concertation auxquelles il avait participé et où certaines de ses propositions avaient été intégrées. Très rapidement, le cabinet de Denis Baupin a proposé aux conseillers de quartier une visite de chantier, répondant à toutes les questions et levant les derniers doutes. Pour ma part, je me réjouis de voir cet axe traité ainsi, preuve suppélementaire de l’intérêt de la municipalité parisienne pour la requalification de la rue Saint Denis. Seul bémol, un peu plus de clarté dans les panneaux signalant l’entrée du Réseau Vert ne serait pas de trop !

Gageons que cette nouvelle dynamique positive permettra d’améliorer progressivement cet axe historique de Paris. Puisse La Poste s’inscrire dans ce processus en rouvrant dans de bonnes conditions son bureau “Paris Beaubourg” ! Mais j’ai déjà developpé cette question un peu plus tôt .[La poste du Louvre|http://www.martinebillard2007.org/index.php?2007/03/26/19-la-poste-a-quand-le-service-public-prioritaire|fr]

(*) M. Lekieffre était allé un peu loin dans sa description apocalyptique du devenir de la rue après l’implantation de ce centre, puisque la justice l’a condamné pour diffamation envers SOS DI.


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