Hommage à Anne Lamouche, soutien indéfectible aux militants politiques luttant contre les dictatures des pays d’Amérique Latine

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((/public/photos/Jean_Cormier_et_Anne_Lamouche.jpg|Anne Lamouche|C|Anne Lamouche, mai 2014))

Anne Lamouche est décédée ce matin. Peu de gens ont eu l’occasion de connaître cette femme si discrète. Et pourtant de nombreux militants politiques latino américains lui doivent la vie et la liberté, et parmi eux beaucoup de chiliens. Anne travaillait aux côtés de Danielle Mitterrand à l’époque où cette dernière avait un bureau à l’Élysée, François Mitterrand étant président de la République. La répression battait son plein dans de nombreux pays d’Amérique Latine vivant sous le joug de dictatures sanguinaires. A chaque fois que nous avions connaissance de militants en danger, nous savions que nous pourrions trouver de l’aide auprès d’Anne. De nombreux chiliens ont ainsi pu arriver en France grâce à elle. Anne était la bonté même. La dernière fois que je l’ai croisé, c’était le jour de l’hommage à Danielle Mitterrand. Elle avait tenu à venir à cet hommage militant malgré son état de fatigue. Nous perdons une grande dame, une militante infatigable de la solidarité.

J’ai appris la nouvelle par le mail ci-dessous que je me permets de reproduire car il dit très bien quelle femme nous perdons avec la disparition de Anne.

“Anne est partie discrètement, sur la pointe des pieds, ne voulant déranger personne. Discrète elle l’aura toujours été, ne se mettant jamais en avant mais toujours les causes qu’elle défendait avec obstination. Son attachement à l’Amérique latine ne pouvait laisser personne indifférent et donnait envie de prendre fait et cause avec elle; son éternel sourire et son regard malicieux redonnaient confiance à celles et ceux qui doutaient dans les moments les plus noirs des dictatures de voir un jour la démocratie revenir dans ces pays meurtris. Beaucoup de militants lui doivent la vie grâce à ses interventions tenaces où elle n’hésitait pas à bousculer diplomates et fonctionnaires pour les faire venir en France, avec ou sans papiers (et le plus souvent sans) parce qu’ils risquaient la mort. Si ses apparitions en public se faisaient plus rares depuis quelques temps du fait de la maladie et de la souffrance, elle s’inquiétait à chaque fois toujours d’untel ou untel, son regard se voilait quand un proche était décédé où s’éclairait à l’annonce d’une naissance ou d’un événement heureux. Avec Anne nous perdons une amie, et nous gardons un exemple de droiture et de convictions internationalistes. Merci pour tout, Anne.”

”Photo de Jean-Louis Lascoux (Travail personnel – creativecommons)””


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