EDUCATION – CE QUE JE VEUX DEFENDRE

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L’éducation est au cœur du projet de la gauche et des écologistes. Les enjeux sont immenses, à long terme et doivent dépasser la politique à la petite semaine que Gilles de Robien, de l’UDF, a pratiquée comme ministre de l’éducation nationale ces dernières années.
__La France a plus que jamais besoin d’une école plus juste pour tous__, qui donne les mêmes clés pour réussir et s’épanouir dans la vie à Anaïs comme à Fatoumata, à un fils d’employé de ménage comme à un fils de médecin.
On ne peut pas reprocher aux parents de vouloir choisir pour leurs enfants l’école qui a la meilleure réputation, les meilleurs résultats aux examens, et donc de contourner la carte scolaire, l’attitude des familles est compréhensible. C’est le système qui dysfonctionne, ce sont les écoles des quartiers populaires qui ne sont pas assez soutenues.

__La France a besoin d’une école moderne et de qualité pour aller vers une économie innovante, partie prenante d’un développement durable.__ Oui, l’esprit d’innovation dont nous avons besoin est lié à la qualité des connaissances acquises dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, il est lié aussi à l’esprit critique et aux facultés de création de toutes sortes, facultés que l’école doit développer dès le plus jeune âge.

__Pour promouvoir une école de qualité, une école juste, les enseignants doivent pouvoir compter sur une organisation administrative de l’Education nationale qui les soutienne.__ Aujourd’hui les enseignants, y compris en ZEP, sont souvent seuls face à leurs difficultés quotidiennes, prisonniers d’une gestion administrative lourde et rétrograde.

En tant que député, voilà les idées que je veux défendre.

Alors, oui, face à ces enjeux, compte tenu de ces convictions, qui sont celles d’une femme de gauche, je pense que le soutien matériel des ZEP est de trop faible ampleur pour compenser les dynamiques sociales inégalitaires qu’elle prétend combattre. Ce sont notamment les personnels les moins expérimentés, et donc les moins bien payés, qui y sont affectés. Au final, une classe de CE1 en ZEP ne compte en moyenne qu’un élève en moins qu’une classe de CE1 hors-ZEP.

Pour faciliter un travail pédagogique adapté, il faudrait diminuer significativement le nombre d’élèves par classe dans les ZEP, (en priorité dans le primaire) et redéployer les postes de professeurs en ZEP et hors ZEP, avec l’objectif d’un écart de 8 élèves par classe en moyenne. Il convient de revenir à des établissements scolaires à taille plus humaine et d’en finir avec des écoles de 1 000 élèves qui suscitent l’anonymat, empêchent une prise en compte individualisée des élèves et un véritable travail d’équipe du personnel de l’établissement, ouvert sur le reste de la société (développement des activités extra-scolaires, possibilité de spécialiser certains établissements de ZEP dans des disciplines « valorisantes » comme le théâtre, la musique, en lien avec les familles et les acteurs du quartier).

Je pense que les problèmes des élèves (absentéisme notamment) ne doivent pas entraîner la pénalisation systématique et sans discernement des familles. Le risque serait pour ces familles, déjà souvent en grande difficulté, d’aggraver leur situation financière, de stigmatiser les parents et les élèves concernés, ainsi d’accroître leur défiance vis-à-vis de l’institution scolaire. Il convient d’institutionnaliser dans les programmes scolaires de l’apprentissage des notions de droit utiles aux enfants comme aux adultes, démontrant ainsi que celui-ci ne sert pas qu’à sanctionner mais aussi à protéger et à vivre ensemble dans une société démocratique.

Il faut davantage apprendre aux enfants qui grandissent à l’école à résoudre de manière non-violente les conflits, en privilégiant le recours à la parole, à la médiation, à la coopération et la réussite collective. Même si cette mesure n’a bien sûr pas vocation à régler tous les conflits et la violence, elle peut contribuer à améliorer les situations en rompant avec les schémas habituels d’une société qui induit avant tout la compétition et l’agressivité.

Pour les jeunes adultes, il est indispensable de créer des écoles de la deuxième chance en direction de ceux qui ont quitté trop tôt l’Education nationale et qui s’enfoncent dans le chômage à 20 ans. Je suis scandalisée à ce sujet que Messieurs Borloo et Fillon, et Madame Alliot Marie, au gouvernement hier, au gouvernement aujourd’hui à d’autres postes, aient confiés à des militaires le soin de créer des écoles de deuxième chance (opération « Défense deuxième chance »), car le rôle de l’armée n’est pas d’éduquer nos enfants, la discipline n’est pas nécessairement militaire, et les jeunes en difficulté, qui ont pour certains –pas tous- commis des actes d’incivilités, de petite délinquance, ont besoin de retrouver confiance en eux, d’acquérir une formation de qualité, et non au rabais. Ils ont besoin aussi de développer leur esprit critique et non d’être rééduqués à l’obéissance inconditionnée au chef, dans les entreprises ou ailleurs.

Les enjeux sont immenses, vous le voyez, mais que peut-on attendre demain de très différent et de meilleur que ce que nous avons connu ces cinq dernières années, avec les mêmes responsables politiques, le même parti au gouvernement, l’UMP alliée à l’UDF ?


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