Une semaine ordinaire entre rentrée et justice à deux vitesses

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Lorsqu’on parle de rentrée, on pense souvent à rentrée scolaire. Comme tous les ans, le ministre de l’Éducation nationale se félicite qu’elle se soit bien passée. Pour les enseignants et les parents, la vision est nettement moins rose.

Classes surchargées et coupes dans les enseignements considérés comme non prioritaires sont la conséquence de la diminution du nombre d’enseignants planifiée par l’UMP. Petit pas par petit pas, nous nous dirigeons de plus en plus vers une école à deux vitesses. La quasi suppression de la carte scolaire a fait fuir des banlieues populaires les meilleurs élèves ainsi que tous ceux dont les familles ont des possibilités pour se trouver une autre domiciliation. La réduction du nombre d’enseignants frappe de façon plus importante les établissements déjà en difficulté que ceux des centres villes.

La rentrée, c’est aussi le budget rectificatif 2011 dont la principale mesure, la taxation des mutuelles, va provoquer une augmentation de leurs tarifs. À côté, le marchandage sur le prix des entrées dans les parcs d’attraction, ou sur la taxation des chambres d’hôtel de luxe, apparaît indécent. Mais les élus locaux UMP sont plus vifs à défendre Walt Disney que la santé de leurs concitoyens. L’accès à la santé pour les familles à petit revenu sera encore une fois un peu plus dégradé.

La rentrée, ce sont aussi les plans de licenciement ou de fermeture d’entreprises qui repartent de plus belle.

Et la justice s’abat sur toutes celles et tous ceux qui essaient de résister : les [Fralib|/post/2011/09/05/Soutien-aux-salari%C3%A9-e-s-de-Fralib-%28Th%C3%A9-de-l-%C3%89l%C3%A9phant%29] à Géménos, mais Unilever a été débouté, les onze postiers des Hauts-de-Seine (dont Olivier Besancenot) qui pour avoir retenu quelques heures leurs supérieurs hiérarchiques, se voient condamnés pour séquestration et risquent ainsi de se voir révoqués ou licenciés selon leur statut.

Ce sont aussi les [Déboulonneurs|http://www.deboulonneurs.org/|fr], qui se voient condamnés par jugement du 7 septembre pour avoir barbouillé des panneaux publicitaires (100 euros d’amende pour l’un, peine prononcée en mars 2012 pour sept autres, et 800 euros de dommages et intérêts au profit des publicitaires).

Ainsi, dans tous ces cas, la main de la justice ne tremble pas. Mais lorsqu’il s’agit de rechercher la responsabilité de l’épidémie de cancers suite à la catastrophe de Tchernobyl, là la justice se fait timide. Il ne serait pas possible de quantifier les conséquences sanitaires du passage du nuage radioactif sur la France. Rappelez-vous : en avril 1986, le professeur Pellerin affirme sur toutes les chaînes de télévision qu’il n’y a aucun risque, même pas d’ailleurs sur le site même de l’accident. La France est le seul pays d’Europe où un scientifique osera affirmer que le nuage s’est arrêté aux frontières nationales. Par son irresponsabilité et son aveuglement pro-nucléaire, Pellerin empêchera toute mise en œuvre de mesures de précaution. Il est donc à ce titre responsable de l’existence de nombreux malades de la thyroïde consécutifs à cette contamination. Lui a bénéficié d’un non-lieu.


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