Les mairies du 3e et 4e arrondissement ont décidé de réfléchir à la réouverture à la circulation automobile de la partie de la rue Rambuteau dite “du plateau Beaubourg”, située entre la rue du Renard et la rue Saint Martin. Or cette voie est piétonne depuis 1977. Elle permet des déplacements sécurisés pour les piétons, notamment devant le cinéma.
Mais qui a bien pu avoir cette idée saugrenue ! Alors que la planète n’en peut plus du réchauffement climatique et qu’il y a urgence à réduire nos émissions de gaz à effets de serre, dont ceux émis par les automobiles, quelle mouche a bien pu piquer Pierre Aidenbaum et Dominique Bertinotti pour envisager une telle aberration ? Ce choix relèverait du parfait contresens tant au plan urbain que politique.
Le centre de Paris, et notamment ce quartier, est déjà particulièrement soumis à la pollution automobile du fait de sa densité, de l’étroitesse de ses rues, des livraisons commerciales dans le secteur proche des Gravilliers. La fin de la piétonisation de cette partie de la rue Rambuteau amènerait de plus à des embouteillages constants provoqués par les automobilistes qui voudraient rejoindre rapidement le boulevard de Sébastopol.
Alors que nous sommes plutôt à l’heure de la réduction de la place de l’automobile au profit des piétons et des circulations douces, un tel projet est totalement inadmissible. C’est bien plutôt la piétonisation de la partie de la rue Rambuteau entre la rue Saint Martin et le boulevard de Sébastopol qui devrait être mise sérieusement étudiée. Les flux de piétons entre les Halles et Beaubourg n’ont aucune raison de diminuer, et à l’heure actuelle, entre chaussée livrée aux voitures, stationnement et terrasses commerciales, la voie praticable pour les piétons et notamment les personnes à mobilité réduite est des plus étroites. Qui plus est, ce serait en cohérence avec les choix proclamés depuis 2001 à Paris et validés dans les urnes. Concerter, s’ouvrir à de nouvelles propositions, cela n’a jamais signifié abandonner toute orientation politique et gouverner à vue.
Il faut arrêter immédiatement les études visant à faire revenir les voitures dans ce tronçon de rue, ce n’est pas la peine de gâcher de l’argent pour une telle absurdité.