Hier, la presse rendait compte du choix des Verts de recevoir Édouard Balladur pour annoncer leur soutien enthousiaste à son rapport, et leur disposition à apporter les voix des neuf parlementaires Verts au futur projet de loi, dont on ne connait pas encore le contenu et dont il faut rappeler qu’en dernier ressort c’est comme d’habitude Nicolas Sarkozy qui décidera du contenu.Ci après ma réaction officielle.
Martine BILLARD
Députée de Paris, Les Verts
Vice-présidente du Groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR)
Paris, le 2 avril 2009
__Communiqué de presse__
J’ai appris ce matin avec stupéfaction que la direction nationale des Verts, avec la secrétaire nationale Cécile Duflot à sa tête, avait reçu hier soir au siège du parti Édouard Balladur pour l’ovationner sur son travail de réflexion en vue de la réforme des collectivités territoriales.
Le renforcement des intercommunalités et le renforcement des Régions au détriment de l’échelon départemental fusionnés, rejoint des propositions déjà formulées par Les Verts et d’autres experts de la démocratie locale en vue de « simplifier le mille-feuille territorial », selon l’expression consacrée. Mais il est illusoire de penser que les Verts tiendront la plume de la loi annoncée pour l’automne prochain.
Ce n’est pas parce qu’ils pensent avoir fait un bon coup médiatique que le texte déposé donnera des garanties sur la façon dont seront menées concrètement les futures politiques publiques qu’attendent nos concitoyens en matière de protection sociale, de respect de l’environnement, de mutation économique face à la crise ou de nouvelles conquêtes démocratiques. Quant au mode de scrutin nous savons déjà que l’UMP veut privilégier le scrutin majoritaire uninominal pour les futures élections fusionnées des conseils généraux et régionaux. Un tel retour en arrière serait catastrophique pour la parité femmes/hommes dans les futures instances territoriales et le pluralisme de la représentation politique.
Cécile Duflot a cru bon de rappeler publiquement à Édouard Balladur que les Verts ont neuf parlementaires et que « chaque voix compte » ainsi que d’ironiser sur une possible invitation future de Nicolas Sarkozy au siège des Verts.
Cette attitude me rappelle ceux qui à gauche ont cédé aux sirènes Élyséennes d’un président près à toutes les combinaisons pour imposer sa modification de la Constitution. Aujourd’hui, il ne leur reste que leurs yeux pour pleurer.
N’en déplaise à la direction des Verts, je n’oublie ni qui est Nicolas Sarkozy, ni ce que fait l’actuelle majorité UMP à laquelle répond le Rapport Balladur. Jamais je ne servirai de caution écologiste à Nicolas Sarkozy.