Le deuxième volet du 6ème rapport du GIEC, intitulé « Impacts, adaptation et vulnérabilité », alarme une nouvelle fois sur l’urgence d’agir : le réchauffement climatique a déjà provoqué des changements climatiques plus importants et plus rapides que envisagés dans les analyses précédentes du GIEC. Des évènements prévus pour 2100 se produisent déjà et des impacts déjà irréversibles sur l’écosystème planétaire sont relevés.
Le rapport signale que 20 millions de personnes deviennent réfugiées dans leur propre pays suite à des phénomènes météorologiques extrêmes. D’ici 2050 l’élévation du niveau de la mer concernera plus d’un milliard de personnes soit 10 % de la population mondiale. Entre 3,3 et 3,6 milliards vivent dans des territoires particulièrement vulnérables, notamment en Afrique, Asie, Amérique du centre et du sud et petits états insulaires.
Une des premières conséquences de ce réchauffement est l’atteinte à la santé humaine avec notamment une hausse des décès liée à la multiplication des épisodes de pollutions et de canicules. Il faudra aussi faire face à un manque d’eau à partir de 2°C de réchauffement y compris pour l’alimentation humaine. De plus chaleur et sécheresse pourraient rendre inexploitables 10% des surfaces d’élevage et de culture d’ici 2050. La faune et la flore sauvage ne peuvent pas tous s’adapter à une telle rapidité de changement.
Le rapport insiste aussi sur le fait que les quelques efforts d’adaptation mis en œuvre ne sont pas à la hauteur des nécessités et sont parfois carrément contre-productifs. Les solutions fondées sur la nature sont souvent plus pertinentes que le recours à de lourds travaux dont les effets secondaires peuvent parfois être désastreux. Mais il souligne aussi qu’il n’est pas impossible qu’il faille recourir à des méthodes plus radicales à partir de 2040. Et dans ce cas il vaut mieux anticiper dès aujourd’hui car par exemple relocaliser des villes par rapport à la montée des mers ne peut se décider et se réaliser dans l’urgence absolue. Il faut donc planifier.
Le GIEC conclue qu’il faut absolument maintenir l’objectif de cantonner le réchauffement climatique à 1,5°C alors que la planète s’est déjà réchauffée de 1,1°C. Chaque dixième de degré a des conséquences néfastes en plus et rend de moins en moins possible les chances d’un « avenir vivable ».
Halte à la procrastination. Il est possible d’agir mais il faut faire vite et choisir les bons instruments pour cela. Nous n’avons plus le temps pour une transition en douceur. Il faut une bifurcation écologique déterminée qui parte des limites de la planète et planifie la réduction des émissions de gaz à effets de serre et l’adaptation indispensable au réchauffement déjà en cours.