Quand le ministère de l’Éducation nationale cède aux pressions homophobes…

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Jeudi 28 janvier 2010, la députée de Paris Martine Billard (Porte-Parole du Parti de Gauche) a interpellé le ministre de l’Éducation nationale Luc Chatel, sur l’affaire du retrait du soutien au court-métrage d’animation “Le Baiser de la Lune”, suite à des pressions homophobes.

Voici, ci-dessous, le texte de la question écrite (n° 01-72576) publiée le mercredi suivant au Journal officiel.
Mme Martine Billard interroge M. le ministre de l’éducation nationale sur le sens politique du retrait du logo de son ministère, décidé par l’inspection académique d’Ile-et-Villaine, du projet de film d’animation poétique abordant les relations amoureuses entre personnes de même sexe, à destination des élèves d’école primaire des classes de CM1 et CM2, monté par une production rennaise. Le court-métrage d’animation raconte l’histoire d’amour entre un poisson-chat et un poisson-lune. Ce projet pédagogique entend participer à la lutte contre l’homophobie survenant à l’adolescence dont on sait qu’elle est très répandue en milieu scolaire poussant de nombreux jeunes au suicide, en expliquant la pluralité des façons de s’aimer. Il bénéficie du soutien d’autres institutions publiques (comme le Conseil régional de Bretagne, les conseils généraux des Côtes d’Armor et du Finistère et la ville de Rennes) ainsi que d’importantes associations mobilisées contre l’homophobie. Pourtant, des associations ultra-conservatrices qui refusent que l’école aborde positivement le sujet de l’homosexualité, ont lancé une campagne homophobe contre ce projet, accusé de « pervertir les élèves ». Alors que ces dernières années les chefs d’établissement ont reçu des circulaires appelant à la vigilance et à la fermeté contre les manifestations d’homophobie (au même titre que toutes les discriminations), le retrait du logo de son ministère, suite aux pressions homophobes de milieux ultra-conservateurs, est un mauvais coup porté à la lutte contre les discriminations à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. Aussi, lui demande-t-elle s’il compte revenir sur la décision de son ministère, afin que ce dernier puisse remplir sa mission républicaine d’éducation à la pluralité de sexualités et à la transmission des valeurs de non discrimination et de citoyenneté.


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