Présidentielle : attendre février serait irresponsable

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Le 5 novembre le PCF va tenir une conférence nationale. Celle-ci avait pour but d’arrêter une position quant au candidat que les communistes allaient soutenir. Mais après l’interview de Olivier Dartigolles hier au Talk Orange-Le Figaro, il apparaît que même au cas où une décision serait prise d’ici la fin 2016, elle pourrait être remise en cause : « ”Si Arnaud Montebourg gagne la primaire socialiste ce sera évidemment quelque chose de nouveau dans la situation politique et comme l’a dit P. Laurent, quand bien même on ferait un choix de candidature nous d’ici la fin de l’année, on maintiendra toujours la possibilité pour le PCF d’aller vers des choses qui permettraient d’aller vers cette candidature commune” ». Voir la vidéo : [|http://video.lefigaro.fr/figaro/video/olivier-dartigolles-manuel-valls-diviseur-en-chef/5182700192001/|fr]

OK, Olivier Dartigolles ne dit pas texto qu’en cas de victoire de Montebourg à la primaire, le PCF choisirait de le soutenir pour la présidentielle. Mais pas besoin d’être expert en langage PCF pour comprendre que la porte reste ouverte à un tel soutien. Sinon on ne voit pas pourquoi il aurait tenu ces propos.
La justification à la recherche d’une candidature commune avec les opposants PS à Hollande repose sur le refus de se retrouver avec un second tour droite/extrême droite. Donc pour le PCF, la-le seul candidat-e capable d’être au second tour ne peut provenir que des rangs du PS !

C’est ne pas comprendre que le rejet de ce gouvernement s’étend à tout le PS, que les électeurs ne font pas de différence entre ceux qui soutiennent inconditionnellement Hollande et Valls et ceux qui se disent critique. Et pour les plus impliqués politiquement, de nombreux votes des dits « frondeurs » ne passent pas, ne serait-ce que le vaudeville de la motion de censure qui manque le dépôt de 2 voix alors qu’au même moment une tribune pour dénoncer la loi El Khomri atteint le nombre de signataires nécessaires.

Quant à Montebourg, il a été membre du gouvernement Ayrault pendant 2 ans où il a accepté sans broncher les politiques mises en œuvre puis a tout fait pour le faire remplacer par Valls. Sans oublier l’annonce du soutien à la candidature Hollande au cas où celui-ci gagnerait la primaire.

Si on peut se méfier des sondages, ils indiquent quand même une tendance générale. Or tous donnent Arnaud Montebourg derrière Jean-Luc Mélenchon et donc très loin de pouvoir espérer accéder au second tour. La préférence affichée en sa faveur ne peut donc être justifiée par une candidature commune qui permettrait d’éviter un duel de second tour droite/extrême droite.

Elle implique de plus de se plier à l’agenda du PS et donc d’attendre le 29 janvier 2017 pour savoir qui sera au final le candidat socialiste.

Partons de l’hypothèse que ce soit Montebourg (et pourtant tout le contexte nous indique que nous n’avons pas fini de connaître des rebondissements au sein du PS), je suppose qu’il faudra discuter programme avec lui puisqu’une des critiques à Mélenchon est que l’Avenir en commun n’a pas été discuté avec le PCF ? Et s’il n’y a pas accord, le PCF apportera un soutien critique ?

Et dans le cas plus vraisemblable où Montebourg ne gagne pas la primaire, que fera le PCF, d’autant que la probabilité que Hollande soit candidat s’est effondrée ces dernières semaines ? En sera-t-il réduit à soutenir Macron si celui-ci apparaissait comme le plus en situation d’avoir un score le rapprochant de l’UMP et du FN ?

On voit que tout cela n’a pas de sens.

Oui Jean-Luc Mélenchon a eu raison de ne pas attendre que la direction du PCF prenne une position ce qui aurait signifié ne rien faire jusqu’en février et aurait laissé au mieux 3 mois de campagne (dont au passage quasiment 1 mois de vacances scolaires). Alors que nous sommes défavorisés, insultés et caricaturés par les médias qui font tout pour défendre le système en place, que nous avons des moyens financiers bien plus faibles que nos adversaires, attendre février en laissant tout l’espace médiatique au PS-UMP-FN aurait été irresponsable non seulement en terme électoral mais aussi par rapport à tous les électeurs qui espèrent une alternative au libéralisme et aux discours nauséabonds et racistes.

Aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon est le candidat perçu comme portant le mieux les valeurs de gauche. Il y a donc sur cette base la possibilité d’une candidature antilibérale pouvant ambitionner d’être présente au second tour. Alors unissons toutes et tous nos forces dans ce but au lieu de démotiver les militants en faisant traîner.


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