Plusieurs personnes m’interrogent sur l’Europe ainsi que sur mon vote concernant le traité constitutionnel européen en 2005. Je tiens à préciser que me retrouve en total accord avec la position actuelle des Verts que je vous mets ci-dessous
« La relance de la construction européenne est inséparable de la définition d’un autre modèle de développement : celui d’une Europe écologique, sociale, démocratique et solidaire. Pour cela il faut avancer dans plusieurs directions : mettre l’écologie au centre des politiques publiques, donner une véritable reconnaissance aux services publics, protéger les droits sociaux, harmoniser la fiscalité, et donner corps à une citoyenneté européenne pour tous les résidents. Loin d’un mini-traité au rabais, nous voulons l’élaboration d’une constitution fédérale et parlementaire avec référendum européen le même jour dans tous les pays de l’Union. »
Le parti des Verts est un parti pro européen qui a choisi de présenter aux dernières élections européennes de 2004 ses candidats sous l’étiquette du Parti vert européen et non d’un parti franco-français. Je suis convaincue qu’un certain nombre d’enjeux auxquels nos pays doivent faire face ne peuvent s’aborder qu’au minimum dans un cadre européen: politique de défense, politique spatiale, réponse aux enjeux environnementaux et climatiques, biodiversité, services publics… J’entends souvent « vous avez voté contre l’Europe ». Bien au contraire, mon vote a exprimé une volonté de plus d’Europe qui ne se résume pas à une zone de libre échange, alors que les améliorations institutionnelles du TCE étaient maigres.
-Une Europe harmonisant vers le haut les législations fiscales et sociales des pays qui la composent contre la logique actuel du « dumping » (ce qui ne rentrait pas dans les nouvelles compétences européennes prévues dans le TCE), tout en renforçant les fonds structurels pour les nouveaux membres afin de favoriser la solidarité entre les régions. Tant qu’il n’y aura pas d’harmonisation fiscale européenne, les entreprises pourront continuer à jouer en tout impunité sur l’évasion fiscale.
-Une Europe qui ait les moyens de peser sur le plan international comme un ensemble parlant d’une seule voix et garante des droits de l’Homme et de la protection de chaque individu, avec une Charte des Droits fondamentaux réellement opposable aux droits internes de chaque Etat.
-Des institutions politiques européennes plus représentatives, plus transparentes sortant des logiques inter-étatiques et pouvant s’imposer face à des chefs d’Etat et de gouvernement (le « Conseil européen ») maîtres des orientations européennes. Or, la relavorisation du rôle du Parlement européen restait très faible dans le texte proposé de TCE.
C’est une Europe politique, écologique, sociale, solidaire et résolument tournée vers le développement soutenable que je défends et qui oriente mes choix. Le Traité constitutionnel européen proposé n’était pas à la hauteur des enjeux.
Martine Billard