Lorsqu’une femme dit non, c’est non

Partager cet article :

Je viens d’envoyer le communiqué ci-dessous à la presse
————
__Communiqué : Lorsqu’une femme dit non, c’est non__

“Combien de fois n’a-t-on pas entendu depuis 8 jours que l’incrimination contre DSK ne lui ressemblait pas ? Pourquoi en cas de plainte pour viol, la parole de la femme est-elle systématiquement dévalorisée ?

Les propos entendus depuis une semaine en provenance de certains hommes politiques ou certains journalistes montrent, hélas, comment le viol est encore minimisé dans notre société.

”Lorsqu’une femme dit non, c’est non”, criaient les féministes des années 70. Il est urgent de rappeler cela à tous ceux qui ces derniers jours ont eu un peu trop tendance à l’oublier. La présomption d’innocence ne peut pas faire oublier qu’il y a aussi une présomption de victime.”
———-
Et j’ai signé l’appel intitulé __”Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent !”__.

Je vous invite à en faire autant parce que tout cela devient totalement indécent. Entre les propos graveleux des uns, ceux puant le mépris de classe des autres, trop c’est trop !

Pour signer, cliquez
[ici|http://www.osezlefeminisme.fr/article/sexisme-ils-se-lachent-les-femmes-trinquent|fr]
__”Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent !”__

++Parmi les signataires :++ Audrey Pulvar, Florence Foresti, Gisèle Halimi, Clémentine Autain, Françoise Héritier, Virginie Despentes, Christine Ockrent, Florence Montreynaud, Isabelle Alonso, Marie-Françoise Colombani, Agnès Bihl, Annie Ernaux, Geneviève Fraisse, Julien Bayou, Patric Jean, Dominique Méda, Annick Coupé, Caroline Mecary, Giulia Foïs…

++Plusieurs associations féministes++ soutiennent également l’appel comme le Planning Familial, Choisir la Cause des Femmes, la CLEF, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, Mix-Cité, l’inter-LGBT, le Laboratoire de l’Egalité, les Chiennes de Garde, la Maison des Femmes de Montreuil, Le Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures », le Réseau Féministe « Ruptures », Bagdam Espace lesbien, SOS Les mamans, Association la Lune, l’ANEF, l’Espace Simone de Beauvoir, La Ligue du Droit International des Femmes, le Centre Évolutif Lilith (Lesbiennes en Marche) Marseille

++Des responsables politiques se sont joints à l’appel :++ Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, David Assouline, Danièle Bousquet du Parti socialiste, Cécile Duflot, Eva Joly de Europe Ecologie Les Verts, Pierre Laurent, Marie-George Buffet du Parti Communiste Français, Jean-Luc Mélenchon, Martine Billard du Parti de Gauche et Myriam Martin, Christine Poupin, NPA.

Nous appelons toutes celles et ceux qui s’insurgent contre le déferlement sexiste auquel nous assistons depuis une semaine à se rassembler :

__RDV DIMANCHE 22 MAI à 17h__

Place Igor Stravinsky, près de Beaubourg à Paris.

__Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent__

Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du « il n’y a pas mort d’homme » au « troussage de domestique » en passant par « c’est un tort d’aimer les femmes ? » ou les commentaires établissant un lien entre l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu’elles croisent.

Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.

Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi dernier mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.

Ces propos illustrent l’impunité qui règne dans notre pays quant à l’expression publique d’un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.

Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : « ne portez pas plainte ». Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes.

Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d’élites qui prétendent diriger notre société, c’est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d’être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c’est d’être des hommes.

Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voie aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des femmes et des hommes.

Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l’égalité femmes – hommes.


Partager cet article :