La supercherie du travailler plus sauce Sarkozy

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Le nouveau gouvernement a donc décidé d’exonérer les heures supplémentaires de charges sociales et fiscales, « pour créer un choc en faveur des revenus du travail » affirme-t-il. C’est surtout un choc vers plus de chômage qui risque d’apparaitre.
La défiscalisation des heures supplémentaires est une supercherie car elle laisse croire que les salariés pourraient exiger d’effectuer des heures supplémentaires, en cas de fin de mois difficile. En réalité, c’est l’employeur et non le salarié qui décide des heures supplémentaires. Le slogan de la « liberté » de « travailler plus pour gagner plus » n’est donc qu’un leurre. Les 35 heures n’interdisent pas du tout aux salariés de travailler plus, elles obligent les employeurs, dans ce cas, à les payer mieux. Elles ne constituent en aucun cas un « maximum » comme on peut l’entendre ici ou là. Le contingent d’heures supplémentaires existe déjà, permettant de travailler jusqu’à 40 heures par semaine. Mais il n’est pas utilisé à plein par les employeurs, souvent simplement parce que ceux-ci n’ont pas suffisamment de charge de travail, pas suffisamment de commandes à honorer auprès de leurs clients

En outre, ce travail supplémentaire, lorsqu’il sera possible, ne permettra pas au salarié de cotiser pour sa retraite ou l’assurance maladie. Cette mesure assèchera un peu plus le financement de la sécurité sociale (5 Mds €). Ainsi l’argent momentanément gagné en plus sera perdu par ailleurs, par exemple par des services de santé moins généreux (la franchise sur les soins en montre la voie). Elle va aggraver les inégalités entre hommes et femmes car ces dernières sont plus souvent à temps partiel et n’ont donc accès au mieux qu’aux heures complémentaires non concernées par les mesures annoncées. Mais elle va aussi ajouter une inégalité au regard de l’impôt puisque à salaire différent mais structure du ménage et autres revenus et charges identiques l’imposition pourra être la même par suite des ces heures supplémentaires non imposables.

Par ailleurs la mesure présente de nombreux risques pour l’emploi. Au lieu d’embaucher ou de faire passer les salariés du temps partiel au temps plein, les entreprises auront intérêt à charger leurs salariés d’heures supplémentaires exonérées donc moins coûteuses qu’une heure normale. C’est donc tout le contraire d’une politique de valorisation du travail. D’autres effets pervers sont à craindre, comme le paiement d’une partie du salaire ou des primes sous forme d’heures supplémentaires : ces contournements déprimeront les salaires et priveront la sécurité sociale de financements.

En résumé de nouvelles inégalités, des comptes sociaux un peu plus fragilisés, et pas de création d’emplois en plus. Seront gagnants financièrement une petite minorité (entreprises et ceux qui accèderont à ces heures supplémentaires) et seront perdants tous les autres et même ceux qui travailleront plus risquent de se voir dégrader leur santé et leurs conditions de vie.


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