Joyandet, Blanc… et les autres ?

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Après Christine Boutin,
obligée de renoncer à sa mission peu convaincante sur la
mondialisation mais quand même rémunérée à hauteur de 9500 euros
(quel Parisien n’a pas fait le parallèle avec le fameux rapport
Xavière Tiberi
?).

Après les ministres
obligés de renoncer à cumuler leurs indemnités avec leur retraite
de parlementaire, Alain Joyandet (avion privé et permis de
construire illégal) a décidé de jeter l’éponge, entraînant dans
sa chute Christian Blanc, l’amateur de cigares aux frais de la
République.

Interdiction de cumul
ministre-mandat électif

En réalité à chaque fois, il s’agit
de dresser un écran de fumée devant des situations encore plus
inadmissibles. Dans un billet précédent, je donnais la liste des
ministres cumulards : sur 40, 25 ont au moins un mandat électif
local dont 7 ont ajouté à leur précédent mandat celui de
conseiller régional. Peut-on sérieusement être maire, conseiller
régional et ministre ? Ainsi en renonçant au cumul indemnités de
ministres et retraites de parlementaires, ils sont sauvé leur cumul
ministre-élu qui est pourtant encore plus scandaleux car en plus du
cumul d’indemnités, ils ne remplissent pas à temps plein le mandat
qui leur a été confié au nom du peuple français.

De la même façon, la démission
accélérée des deux secrétaires d’État a pour seul objectif
d’atténuer la colère montante du peuple pour sauver le soldat
Woerth et mener à bien la scandaleuse réforme des retraites.

Des mélanges UMP-finances

Les affaires Bettencourt et Wildenstein
révèlent un aspect fondamental de ce gouvernement, la consanguinité
pouvoir-argent. La photo du Fouquet’s le soir de l’élection de
Nicolas Sarkozy résume finalement très bien ce qu’est ce
gouvernement : pas celui du “travailler plus pour gagner plus”,
slogan qui n’a servi qu’à tromper le peuple et à l’endormir. Mais
celui du “amasser toujours plus d’argent pour payer toujours
moins d’impôts”.

Quand le ministre du budget, Eric
Woerth, est en même temps le trésorier de la formation politique au
pouvoir et chargé de récolter des fonds pour son parti auprès
des français les plus fortunés dans et hors de France, comment
peut-on imaginer que c’est le même ministre qui va mener de façon
impartiale la lutte contre l’évasion fiscale et contre la fraude
fiscale ? Ajoutez à cela l’épouse du même ministre chargée
d’optimiser (c’est à dire en fait d’utiliser toutes les ficelles
légales inventées par son ministre de mari pour payer le moins
d’impôt possible) l’une des premières fortunes de France. Terminez
avec le bouclier fiscal, mis en place par la même majorité UMP, et
vous avez un chèque de 30 millions d’euros rétrocédés à Liliane
Bettencourt, une somme qui pour elle ne représente que de l’argent
de poche lorsqu’on sait qu’elle peut donner 1 milliard d’euros
uniquement par amitié. Pendant ce temps, 3,4 millions de salariés
(soit 14,5 % des salariés) ne perçoivent que le Smic (1056,24
euros net mensuels), dont 1/3 ne le perçoivent qu’à temps partiel.
30 millions rendus à Liliane Bettencourt c’est 2367 années de Smic
pour un salarié !

Qu’on ne vienne pas ensuite nous
expliquer que le bouclier fiscal a été mis en place pour éviter
aux 0,1% français les plus riches de s’expatrier. Tout cela n’a pas
empêché Liliane Bettencourt de pratiquer l’évasion fiscale,
tout comme Daniel Wildenstein (3 milliards dissimulés au fisc). Or
l’héritier de la fortune Wildenstein, Guy, est aussi l’un des
fondateurs de l’UMP, et l’un de ses mécènes attitrés, ainsi qu’un ami d’Éric Woerth. Tout cela commence à faire beaucoup, et l’image
d’homme honnête d’Éric Woerth est drôlement brouillée lorsque
ressortent ses amitiés de la fin des années 80 avec
Louise-Yvonne Casetta (autrement dite la cassette du RPR) et
Jean-François Mancel, tous deux ayant eu de sérieux ennuis
judiciaires. Voir l’article sur Médiapart !

Visiblement Éric Woerth a des amitiés
sulfureuses lorsqu’il s’agit de faire rentrer de l’argent dans les
caisses du parti dont il est membre !

Révolution citoyenne

Alors oui, il faut un bon coup de
balai, qu’ils s’en aillent tous, qu’on en finisse avec la 5e République, avec cet omni-président dont le seul slogan est “tout
le pouvoir au fric”. On a bien besoin d’une nouvelle nuit du 4
août : après l’abolition des privilèges de naissance, il faut
abolir les privilèges de caste et d’argent.

Et continuer à se mobiliser pour le
retrait du projet de réforme des retraites.

Que ceux qui nous parlent à longueur
de journée de nécessité de prendre des risques, de faire des
sacrifices, commencent par donner l’exemple : dès maintenant, fin
des cumuls, suppression du bouclier fiscal et de toutes ces réformes
qui depuis 2002 n’ont pour seul objectif que de donner toujours plus
à ceux qui ont déjà tout.

Photo 1 Flickr CC Ambient ideas

Photo 2 Flickr CC alancleaver_2000

Photo 3 Flickr CC Tim & selena middleton


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