Enseignement : restrictions à Paris centre comme partout !

Partager cet article :

En ce jour de grève des enseignants du second degré, je vous propose un point sur les conséquences locales de la politique de coupes budgétaires et de casse du service public de Sarkozy, grâce aux informations diffusées par le SNUIPP et la FCPE.

  • Dans le premier degré

Toute la difficulté pour faire passer les 16 000 suppressions de postes exigées nationalement dans l’Éducation nationale, c’est de les concrétiser sans trop de vagues. A Paris, 600 élèves de plus sont attendus. 77 postes doivent disparaître. Pour réaliser le tour de passe-passe, la méthode, c’est de cibler prioritairement les postes qui ne se voient pas trop, ou dont la suppression aura des effets “dilués”.

Première cible, une fois encore, les RASED. L’aide aux enfants en difficulté trinque de nouveau, avec la suppression de 30 postes prévue à Paris. En particulier, le RASED qui couvre les 1er, 2e et 4e arrondissements devrait perdre un poste orienté sur les difficultés comportementales et pédagopsychologiques.

Deuxième cible : les remplaçants ! Si le prof des écoles de vos enfants est en stage long ou en formation continue, s’il est malade ou si elle est en congé maternité l’an prochain, ne comptez pas trop sur un remplacement par un collègue qualifié : 28 suppressions de postes sont envisagées ! Les enfants seront temporairement répartis dans les autres classes… déjà surchargées !

Mater_Archives_4e_arrt.JPG

Sachant la difficulté à mobiliser sur ces deux aspects, j’ai tenu à les évoquer dans le courrier que j’ai adressé la semaine dernière au Rectorat, avant d’en venir à la défense de l’école des Archives.

Car tout cela ne suffit pas à tenir les objectifs gouvernementaux, et il faut bien prendre le risque de focaliser l’attention des parents d’élèves avec des fermetures de classe. Dans le centre de Paris, c’est la maternelle de la rue des Archives, dans le 4e, qui est visée. Contre toute logique : les inscriptions déjà enregistrées, en hausse, sans même compter les enfants de deux ans, montrent que le passage de 5 à 4 classes aboutirait à des effectifs de 32 voire 33 élèves par classe ! Qui plus est, une école à moins de 5 classes est ensuite une cible privilégiée lorsqu’il devient question de fermeture d’école pure et simple. Fort heureusement, les parents sont très réactifs. Le traumatisme de la fermeture de la maternelle François Miron, la fermeture récente d’une classe à Saint Merri : tout concourt à ce que la mobilisation déborde les murs de l’école. La pétition de soutien dépassait déjà les 600 signataires en début de semaine !

Jeudi dernier, plusieurs centaines de parents parisiens manifestaient leur mécontentement sous les fenêtres du Rectorat, à l’occasion de la réunion du CDEN. Une délégation de trois parents des Archives, accompagnés par Évelyne Zarka et Corine Faugeron, élues du 4e, et avec l’appui de représentants parisiens du SNUIPP et de la FCPE, a défendu le maintien de la 5e classe. Réponse officielle en CTP demain matin.

  • Dans le second degré

Pour accueillir les 2000 élèves supplémentaires attendus, il y aura… 110 postes de moins ! L’administration raisonne en “dotation horaire globale”, c’est-à-dire, pour faire simple, en heures de cours à dispenser dans l’année. Dans le 2e arrondissement, le principal du collège César Franck estimait les besoins à 451 heures. Il en a obtenu 424 : 27 heures manquent ! Le collège Victor Hugo, dans le 3e, perd 45 heures. Les classes préparatoires du lycée Victor Hugo ne sont pas épargnées, avec 9 heures de moins.

Hors du centre, le cas du Lycée autogéré de Paris a valeur de symbole. En 1982, le ministre Savary avait permis deux expérimentations pédagogiques, à Paris et Saint-Nazaire. Le LAP est né ainsi, cogéré par ses enseignants et ses élèves. Il a beaucoup apporté à des lycéens et lycéennes qui vivaient mal la scolarité classique. Cette année, c’est l’équivalent de 5 postes qui sont supprimés, sur une équipe de 25 ! Autant dire que la survie de cet établissement est en jeu. Une pétition en ligne a été lancée par le soutenir.

Face à cette offensive sans précédent, il ne sera pas de trop que parents, lycéens et enseignants se rassemblent pour défendre ensemble l’école publique ! Je soutiens bien évidemment, comme tout le PG, les mobilisations en cours.


Partager cet article :