Congrès des Verts : un refus de clarification

Partager cet article :

A lire les articles de presse, certains peuvent se demander pourquoi j’ai pris position contre la synthèse majoritaire adoptée ce week-end au congrès des Verts. Je vous dois donc une explication.
Le conseil national de mon parti avait adopté en octobre une résolution concernant le rassemblement des écologistes pour les élections européennes qui le limitait aux personnes et forces politiques se situant dans l’opposition à la politique menée par Nicolas Sarkozy et son gouvernement. La sensibilité à laquelle j’appartiens au sein des Verts, souvent dénommée par raccourci « la gauche des Verts » ou plus récemment « l’aile sociale des Verts », avait beaucoup insisté sur ce point.

Or quelques jours après ce conseil national, nous apprenions par la presse, y compris l’ensemble des militants Verts, que le MEI (mouvement écologiste indépendant) présidé par Antoine Waechter rejoignait le rassemblement pour les européennes sans que la direction des Verts proteste.

Il faut savoir que ce parti pratique une politique que je qualifierai de et-et : et avec la droite et avec la gauche. Ainsi plusieurs de ses cadres participent à des exécutifs municipaux UMP. Ces personnes sont d’ailleurs proposées pour être sur les listes pour les européennes.

Nous avons donc demandé une clarification sur ce point en demandant l’application de la décision du conseil national d’octobre. Cela a été refusé et clairement par la secrétaire nationale Cécile Duflot qui nous a répondu que la candidature de José Bové équilibrait celle d’Antoine Waechter !

De plus la recomposition politique après les élections européennes n’est envisagée que comme un élargissement des Verts à celles et ceux qui auront participé à la campagne et refuse de prendre en compte toutes celles et ceux qui, bien que souhaitant une transformation sociale et écologique de la société, ne se retrouvent pas derrière la figure de Daniel Cohn-Bendit et le rassemblement tel que dessiné pour cette échéance européenne.

Profondément écologiste certes mais aussi profondément de gauche, refusant de cautionner ce glissement vers des accords politiques possibles avec des forces de droite, j’ai choisi avec l’ensemble de ma sensibilité interne des Verts de ne pas participer à une majorité mandatée pour appliquer une telle orientation.

Se dire de gauche dans les discours ne suffit pas si cela permet parallèlement de fermer les yeux sur la présence de personnalités qui n’hésitent pas à cautionner par leurs alliances locales une politique que les Verts combattent au quotidien au niveau national, et contre laquelle je me bats personnellement sans relâche dans l’hémicycle.


Partager cet article :