C’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent !

Partager cet article :

Il faut bien avouer que ces derniers jours, on attrape vite le tournis à suivre les pas de deux de certains hommes politiques (surtout les hommes d’ailleurs plus que les femmes).
La politique est faite de beaucoup de convictions, mais aussi de satisfaction d’ego et d’une dose d’intérêt personnel. Lorsque les convictions l’emportent, les deux autres aspects ne font que renforcer le premier. Mais par moment tout se dérègle. C’est comme le climat, mais pour ce dernier on sait pourquoi ! Et certains hommes politiques, parce que leur ego ou leur intérêt personnel aura pris le dessus, vont trouver des tas de bonnes raisons pour justifier ce qu’ils dénonçaient quelques semaines auparavant.
Après les innovations de procédure parlementaire du gouvernement sortant qui vont permettre de dépoussiérer les cours de droit constitutionnel (voir par exemple le déroulement de la loi sur les droits d’auteurs), nous assistons à un grand moment de retournement de veste comme il n’y avait pas eu depuis longtemps et qui font la joie de ceux qui se font appeler depuis plusieurs années « les politologues ».
De grandes déclarations plus enflammées les unes que les autres cherchent à expliquer certains revirements. Ceux qui pendant des années bataillaient ferme contre les politiques de droite (Eric Besson, Kouchner, Allègre) découvrent tout d’un coup, la gauche ayant perdu, que l’herbe est plus verte du côté de Sarkozy. A croire qu’il y a un dieu de droite au ciel qui s’occupe des conversions rapides de certains hommes de gauche. Mais plus rapide est l’ascension, plus dure risque d’être la chute quand Nicolas Sarkozy, bien installé au pouvoir après les législatives et quelques mois de gouvernement, n’aura plus besoin de faire semblant d’être un homme d’ouverture. Alors tous ceux qui croient qu’on peut aller à la soupe et que les électeurs sont prêts à avaler des couleuvres qui prennent la taille de boas risquent de déchanter sévèrement. Le moment venu, ils ne faudra pas qu’ils s’étonnent de se retrouver bien seuls. Car jusqu’ici, aucune de ces girouettes ne nous a expliqué comment ils justifiaient d’adhérer à un projet qu’ils étaient les premiers à dénoncer quelques semaines auparavant.

Je respecte plus un homme de droite qui défend ses convictions que des girouettes qui cherchent à prendre le vent pour se placer au bon endroit le moment venu de la répartition des postes.

Tout bouge en ce moment, il est indéniablement temps de redéfinir des clivages politiques sur la base de projet clairement proposé. Mais cela suppose débat, confrontations et choix. Non de se précipiter sans vergogne, ventre à terre, vers la meilleure soupe ou vers les lumières les plus étincelantes de peur de ne pas participer à la répartition du gâteau.


Partager cet article :