Le fameux « plan d’urgence » du gouvernement face à la crise financière a été présenté à l’Assemblée le 14 octobre et au Sénat le lendemain. Pour une fois, la déclaration de l’urgence était justifiée ! Vues la crise financière et ses conséquences prévisibles sur l’économie, et afin d’éviter une crise du type de celle de 1929, les député-e-s Verts ne souhaitaient pas a priori voter contre, mais exigeaient que des garanties soient apportées, ainsi que des contreparties. Mais compte-tenu des délais, il n’a pas été possible de déposer des amendements. Nos exigences n’ont donc pu qu’être indiquées dans une prise de parole. Or, ce plan ne comporte aucune contrepartie de la part des banques aidées, et pas de protection pour les victimes les plus modestes de la crise (par exemple, les petits propriétaires qui ont contracté un prêt relais pour acheter un nouveau bien immobilier et qui n’arrivent pas à vendre dans les délais prévus leur précédent logement, ou ceux à qui les banques ont vendu des prêts à taux variables et tous ceux à qui les banques facturent sans pitié des frais de découverts astronomiques). De plus, le gouvernement a refusé que l’État obtiennent des droits de vote en échange des prêts accordés. Ainsi les banques peuvent très bien recommencer leurs pratiques incorrectes. A l’Assemblée, les député-e-s des Verts ont donc fini par opter pour l’abstention. Au Sénat, les Verts disposaient d’un jour supplémentaire, mis à profit pour proposer d’améliorer le texte du gouvernement. Devant le refus de prendre en compte leurs amendements, notamment concernant les paradis fiscaux, ils ont voté contre le plan.
Voici l’intervention en discussion générale de Jacques Muller, sénateur Verts, ainsi que le texte et la discussion de l’amendement refusé par l’UMP.