Le budget de la Sécurité sociale comporte un article prévoyant d’étendre aux centres de Planning Familial la possibilité de prescrire une IVG médicamenteuse. C’est une bonne avancée, ce type d’IVG étant moins traumatisant pour les femmes. Mais cela n’est possible que jusqu’à 7 semaines de grossesse. Ensuite jusqu’aux 12 semaines autorisées pour la pratique de l’IVG, il faut passer à l’IVG chirurgicale. Mais il devient de plus en plus difficile de trouver des structures qui acceptent de les pratiquer. En effet, cela a souvent été le fait de toute une génération de médecins militants qui aujourd’hui commencent à partir en retraite et la relève a du mal à être au rendez-vous car ce n’est pas un acte considéré comme très valorisant dans une carrière et le montant de son forfait en fait un acte considéré comme peu rentable. Or ce forfait n’avait pas été revalorisé depuis 2004.
Aussi, alertée depuis plusieurs semaines par Maya Surduts et Suzy Rotman de la CADAC sur la nécessité d’obtenir une revalorisation, je me suis livrée à une opération intense de lobbying auprès du cabinet de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, relayée par une interpellation lors de son audition devant la commission des Affaires Sociales. Ayant discuté avec son cabinet, je leur avais conseillé de prendre contact avec l’ANCIC (association nationale des centres d’IVG et de contraception). Le résultat aura donc été positif.
Voici la réponse obtenue lors de la séance de nuit du lundi 29 octobre :
__ Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports.__
»Je vous remercie pour votre appréciation très positive sur cet article, très important à mes yeux car il conforte plusieurs des combats de ma vie.
Je salue, moi aussi, l’implication des centres de planning familial, avec lesquels je travaille en parfaite collaboration depuis des années et qui sont aussi à l’origine de cette mesure.
Je suis également sensible aux propos de Mme Billard sur la nécessité de revaloriser l’IVG chirurgicale, qui n’a l’a pas été depuis 2004. À ma demande, cette revalorisation prendra effet au 1er mars dans le cadre de la campagne tarifaire. »
Il faut reconnaître à Mme Bachelot d’être plus sensible à cette question que ces prédécesseurs. Reste à savoir quel sera le montant de la revalorisation.