Je suis vice-présidente du groupe d’amitié France-Bolivie de l’Assemblée nationale. En un an nous avons reçu à plusieurs reprises l’ambassadrice de Bolivie en France ainsi qu’une fois le ministre des Affaires étrangères. Malheureusement l’envoi d’une mission d’étude en Bolivie n’a pas été jugée prioritaire par le bureau de l’assemblée. C’est pourquoi j’ai décidé de m’y rendre par mes propres moyens pour mieux comprendre la situation.
Ma présence sur place a hélas été plus courte que je ne l’aurais souhaité pour des problèmes de place d’avion de retour. Ce fut un voyage passionnant mais épuisant physiquement. Il faut savoir qu’il n’existe plus de vols directs pour La Paz, capitale de la Bolivie. Aussi avec les escales, le voyage aller est d’une durée de 25 heures et celui de retour de 23 heures. 2 jours donc occupés rien qu’à voyager. Mais outre la fatigue du voyage, il y a évidemment le décalage horaire (6 heures), et hélas pour moi très vite la difficulté de supporter l’altitude : 3600 mètres. J’ai eu beau me mettre aux remèdes locaux : tisane de coca et bonbons de coca, le séjour a quand même été difficile et je n’ai pas pu participer à la visite au lac Titicaca, à une heure de route de La Paz mais hélas à une altitude encore plus élevée. Je me contenterai de le regarder lors du survol du vol de retour.
Accompagnée de Sergio Coronado, responsable de la commission transnationale des Verts, nous avons été beaucoup aidé sur place par les militants du parti Vert de Bolivie. Des femmes et des hommes admirables qui nous ont aidé à mieux comprendre la situation et nous ont ouvert un certain nombre de portes. Au total, j’ai pu rencontrer divers militants des mouvements sociaux, dont plusieurs représentants jeunes mais aussi des personnes plus institutionnelles dont l’ambassadeur de France. Une délégation du parlement européen étant arrivée pendant mon séjour, ils ont gentiment accepté que je me joigne à eux pour 2 rendez-vous. Ainsi j’ai pu participer à la rencontre avec Evo Morales, Álvaro García Linera, le vice-président, le ministre des Affaires étrangères et ce pendant 2 heures. Echange fort intéressant qui a permis de mieux comprendre un certain nombre de points. Puis l’après-midi c’était la rencontre avec José Antonio Quiroga, ancien vice-président du président Hugo Banzer (lui-même ancien dictateur militaire), ancien président et actuel dirigeant de Podemos, la principale force politique d’opposition. Deux mondes qui s’entrechoquent : le monde indien et paysan le matin, le monde de l’oligarchie blanche l’après-midi.
Pour ce qui est de la compréhension de la situation politique, je vous propose de vous rapporter à la pièce jointe :
[Voyage en Bolivie|http://martinebillard-blog.org/share/minifilemanager/Bolivie.rtf|fr]