Voici la lettre que j’ai envoyée à Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, et que j’ai rendue publique (reprise par l’AFP et interview sur RTL).
Paris, le 18 novembre 2008
Monsieur le président,
C’est profondément choquée que je vous adresse ce courrier. En effet, lors de la séance du lundi 17 novembre une minute de silence s’est déroulée en l’honneur de Jean-Marie Demange qui se serait, semble-t-il, rendu coupable d’un assassinat sur la personne de sa compagne précédé de violences selon les témoignages. Si je suis viscéralement attachée au respect de la présomption d’innocence, il me semble que dans de telles circonstances, il aurait été souhaitable que notre assemblée s’abstienne d’un tel acte.
Je pense en premier à sa compagne qui est la première victime de ce drame, et à ses enfants qui ne pourront être que blessés par la priorité ainsi donnée à l’agresseur sur la victime.
A quelques jours de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre, un tel hommage ne peut constituer qu’un message pour le moins mal venu à l’adresse de nos concitoyens. Depuis quelques années, notre pays a pris conscience de l’ampleur de ces violences. La loi de 2006 a traduit des avancées dans ce domaine même s’il reste beaucoup à faire.
Si l’Assemblée nationale devait rendre l’hommage traditionnel, cela ne pourrait que renforcer le sentiment hélas trop présent, d’élus qui ne sont pas des citoyens comme les autres.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le président, l’assurance de mes respectueuses salutations.
Martine Billard