Le gouvernement a transmis au Conseil d’État un projet de loi intitulé Loi de protection de la Nation et qui devrait être examiné en Conseil des ministres le 23 décembre. Son objectif est d’inscrire dans la constitution, l’état d’urgence et la possibilité de déchoir de la nationalité française quelqu’un né français.
Le gouvernement a aussi demandé au Conseil d’État d’examiner les propositions de Laurent Wauquiez de placer en centres d’internement anti-terroristes spécifiquement dédiés, les personnes fichées S pour terrorisme, et celles de Sarkozy réclamant le placement sous bracelet électronique de personnalités dites radicalisées et non condamnées par la justice.
Cette décision de transmettre les propositions de la droite, sans précédent me semble-t-il, montre que ce gouvernement est surtout préoccupé par la communication et la peur de se faire taxer de laxiste sur tout ce qui concerne la sécurité.
Quant à la proposition de déchéance de la nationalité pour des personnes nées françaises, cela reviendrait à instituer deux catégories de français : ceux ayant des ascendants étrangers leur transmettant, avec ou sans leur accord, une autre nationalité, et les autres. C’est le FN qui peut se réjouir avec la reprise d’une telle exigence qu’il porte depuis des années.
Malaise au PS, lit-on un peu partout. Mais combien de parlementaires vont se laisser faire si le Conseil d’État par malheur considère que c’est possible en droit ? A un moment, le malaise et les états d’âme ne suffisent plus, il faut choisir entre perdre son âme ou perdre son poste.