Beaucoup d’émotions après beaucoup d’inquiétude…
Je me permets de reprendre ci-dessous les propos de mon ami Sergio Coronado avec qui j’étais hier pour accueillir Ingrid, ainsi que Jorge Bocanegra et Alain Lipietz, tous Verts nous avions été invités parce que pour des raisons diverses nous avions eu l’occasion de connaitre Ingrid avant sa séquestration par les Farc. De plus Sergio, Jorge et Alain ont été amenés à faire de nombreux séjours en Colombie pendant toutes ces années à la recherche de toutes les pistes possibles pour aider à la libération d’Ingrid
Une réception officielle, montée un peu en catastrophe, a eu lieu hier dans les salons de l’Elysée pour accueillir Ingrid, en présence d’artistes, de membres des comités de soutien, de responsables politiques et d’amis.
La prise de parole d’Ingrid a été d’une très forte émotion. Elle a remercié la France et n’a pas mégoté ses remerciements à Sarkozy. Elle a aussi fait rire sur le fait que la vie dans la jungle, au milieu d’une nature si excessive, c’était trop dur à supporter, cela faisait trop de vert même pour une écologiste comme elle. Elle a obtenu l’engagement du gouvernement sur un programme de bourses à destinations d’otages libérés, et sur la détermination de la France à continuer ses efforts pour la libération d’autres otages. Il en reste en effet 24 dont trois civils. Ce sont ceux que les FARC qualifient d’échangeables.
Nous avons été, en tout cas surpris de la chaleur des retrouvailles avec les Verts que nous sommes. Elle a longuement embrassé Alain Lipietz et l’a remercié de sa constance, sa mobilisation et son soutien. Elle est tombée longuement dans mes bras pour évoquer furtivement le temps de notre rencontre. Elle a ensuite embrassé Jorge Bocanegra, avec une grande douceur, et lui a dit en riant : « C’est à cause de toi que je suis Verte ». Elle a tenu Sergio Coronado dans ses bras et l’a remercié pour ses messages. Il est resté stupéfait et très ému lorsqu’elle lui a raconté qu’elle était au courant de ses activités lorsqu’il se rendait en Colombie, par les messages envoyés par sa mère. Elle nous encore remercié avant de se rendre au point presse.
Ce fut une journée chargée de beaucoup d’émotion.
J’ai retrouvé cette forte impression que m’avait fait Ingrid la première fois que je l’ai rencontré à Oaxaca au Mexique, c’était à l’automne 2000 lors d’un Congrès des Verts des Amériques. Je lui souhaite vraiment du fonds du coeur de pouvoir reprendre une vie « normale ».
Comme je lui disais lorsque je la croisais lors de ces passages à Paris avant son enlèvement : Ingrid, cuidate. Ingrid, prends soin de toi.