Manifestation ce matin des salariés du commerce à l’appel de la CGT commerce , pour revendiquer le droit à du temps libre et le refus de l’ouverture des magasins le dimanche.
Le sujet donne lieu à des débats passionnés: d’un côté ceux qui courent toute la semaine et se disent qu’ainsi ils pourraient faire leurs courses tranquillement. De l’autre les salariées concernés qui veulent pouvoir continuer à voir leur famille le dimanche.
L’argument de la « liberté d’ouverture » est parfois avancé. Or il ne faut pas oublier que dans le code du travail, c’est le chef d’entreprise qui fixe les horaires, le salarié n’a rien à dire. Ainsi du moment où le patron respecte les obligations légales: le temps de travail, le jour de repos dans la semaine, la coupure autorisée, les horaires peuvent être répartis de n’importe quelle façon, même pour le travail de nuit entre 21h et 6h (entre 00H et 5h par convention). De plus, avec la mise en place du contrat de travail indiquant le volume horaire annuel, la durée du travail peut varier d’une semaine à l’autre. Enfin la Cour de cassation vient de décider qu’en cas d’ouverture habituelle le dimanche, la majoration n’était plus due.
Pour les salariés du commence, le bilan de la généralisation de l’ouverture du dimanche est donc claire: une destructuration de la vie sociale et familiale pour un salaire identique.
Or dans le secteur du commerce, un grand nombre de salariés sont des femmes ou des jeunes, souvent avec des contrats de travail à temps partiel et donc percevant des salaires qui ne leur permettent pas de se loger dans Paris.
Pour les consommateurs: Ce n’est pas l’ouverture le dimanche qui augmente les revenus disponibles pour consommer. Les achats du dimanche ne sont qu’un report d’achats non effectués les autres jours.
Concevoir la consommation comme un loisir, comme une façon d’occuper son temps libre, n’est-ce pas une dérive de la société de consommation qui cherche à nous transformer en consommateurs 7 jours sur 7, 24h sur 24
Pourquoi étendre des obligations de travail le dimanche nécessaires pour certains besoins collectifs (santé, transport), au mépris du droit individuel au repos et à la vie familiale et sociale.