Après l’Etat-RPR, l’Etat-UMP ?

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Les débuts du nouveau Président ont de quoi surprendre et pas dans le sens de la soi-disant « nouvelle façon de gouverner » que nous vante l’UMP.
Ségolène Royal 47%, Sarkozy 53%, les électeurs ont tranché, c’est Nicolas Sarkozy qui est Président de la République. Et dès le premier soir, c’est l’étalage de l’argent, des relations privilégiées avec les patrons du CAC 40, mais aussi – ce qui a été moins remarqué – c’est la présence de Balkany dans le cercle des intimes du Président. Balkany c’est le député-maire de Levallois (92), condamné pour avoir « rémunéré aux frais du contribuable levalloisien trois personnes désignées comme des employés municipaux mais qui ne s’occupaient que de son appartement de Levallois-Perret et de sa résidence secondaire près de Giverny ». [http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Balkany]
Et de tous côtés, tous ceux qui ont trempé dans les combines du défunt RPR, réapparaissent aux côtés de Sarkozy. Verra-t-on réapparaitre la république affairiste comme celle que l’on a connue à l’époque de l’Etat-RPR qui avait notamment fait de la Ville de Paris sa chasse gardée ? Plus sinistre encore, après l’absolution des affairistes, c’est l’absolution des homophobes avec l’investiture UMP donnée à Vanneste condamné pour ses propos discriminatoires par le tribunal de Lille, et son invitation à Matignon.
Tout aussi inquiétant, les proches du Président s’installent aux manettes des médias.
Mais c’est aussi la dérive vers un système politique totalement présidentialiste où les élections législatives ne jouent plus un rôle politique fondateur. Elles servent juste à ratifier le choix du chef de l’Etat. La valse des préfets a déjà commencé, le Président nommant au coeur de l’Etat ses amis fidèles. Le changement du préfet de police de Paris n’est pas une bonne nouvelle: sans-papiers, mal-logés, militants politiques, syndicalistes comme l’ensemble des Pariisiens peuvent s’inquiéter… Sarkozy entend tout contrôler, y compris le choix des directeurs de cabinet de tous les ministres. Et pendant ce temps, Fillon, Premier ministre, est réduit au rôle de strict exécutant servile. Pourtant, l’article 21 de la Constitution prévoit que le Premier ministre conduit la politique du gouvernement.
Si certains avaient encore des doutes sur le fait que Sarkozy allait faire ce qu’il avait dit, il est encore temps qu’ils se réveillent.


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