Quand l’abject rivalise avec l’irresponsabilité

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Ci-après le communiqué du Parti de Gauche que j’ai rédigé aujourd’hui et envoyé aux médias. Je connais Samy Joshua depuis 1971, et si nos parcours politiques nous ont éloigné politiquement à certaines époques avant que nous nous retrouvions récemment au Front de Gauche, s’il y a bien une chose dont je suis sûre, c’est l’absence de tout racisme chez lui. Aussi lorsque je suis tombée par hasard sur la dépêche AFP reprise notamment par Libération, je suis restée sidérée et écœurée. Comment une journaliste peut-elle écrire un tel papier ? A-t-elle conscience qu’il appelle de fait à dresser les uns contre les autres, arabes et juifs ? Et puis cela résonne tellement avec “parce que né juif”. Et cette juxtaposition, trotskiste et juif comme si c’était encore pire. Non les mots ne sont pas innocents. Lorsqu’on en arrive à ne plus lire le positionnement des uns et des autres qu’en fonction d’une place ethnique et/ou religieuse qu’on leur assigne à partir d’un nom “à consonance étrangère” ou d’une supposée apparence physique, le désastre de société n’est pas loin. Serons-nous capable du sursaut qui nous permettra de retrouver l’époque où on se moquait de savoir d’où venait les uns et les autres, où nous étions tous camarades, unis dans la lutte vers le même but, l’émancipation.

A tout le moins l’AFP devrait présenter des excuses publiques à Samy.

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”Dimanche, l’AFP a produit une dépêche intitulée « municipales, la diversité devrait percer sans bruit » à propos de la possibilité que plusieurs « français d’origine étrangère » soient élus maires à l’occasion des prochaines élections municipales. Déjà on peut s’interroger sur cette différence effectuée sur une origine supposée à partir des patronymes. Y aurait-il des français plus français que les autres ? Appelle-t-on un français à nom de famille à consonance italienne, espagnole, anglaise … français d’origine étrangère ? Jusqu’à quand une telle différenciation entre français selon le patronyme ?

La dépêche, dont l’objectif est de dénoncer les discriminations dont sont victimes les français de couleur (parce que c’est bien de cela qu’il s’agit) quand ils se présentent aux élections, en vient à opposer à Marseille deux candidats en fonction de leur supposée origine : Haouaria Hadj Chikh, élue sortante, qui espérait être tête de liste, et Samy Joshua qui a été choisi par le Front de Gauche. Ce dernier est désigné comme « un trotskiste né dans une famille de Juifs d’Egypte ». Libération, RTL, l’Express ont repris cette dépêche sans en supprimer ce passage, ce qu’ont au contraire fait d’autres médias,

Cette façon de faire est scandaleuse et totalement irresponsable. Elle ne peut avoir comme résultat que d’entretenir un peu plus l’antisémitisme présent dans notre société.

Le Parti de Gauche assure Samy Joshua, lutteur antiraciste infatigable de toute sa vie, de toute sa solidarité face à ces attaques racistes. Il appelle les médias à réfléchir un peu plus aux conséquences de ce qu’ils écrivent.’
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Je vous mets le lien vers le billet écrit par Samy à ce sujet
[http://blogs.mediapart.fr/blog/samy-johsua/280114/lantisemitisme-lafp-liberation| http://blogs.mediapart.fr/blog/samy-johsua/280114/lantisemitisme-lafp-liberation|fr]

Et puis aussi les paroles de cette superbe chanson de Jean Ferrat, même si je sais qu’elles font référence à un autre contexte mais c’est cette chanson qui m’est venue

Paroles Camarade

Album : “1970 – 1971 : Aimer à Perdre La Raison – Camarade ”

C’est un joli nom Camarade
C’est un joli nom tu sais
Qui marie cerise et grenade
Aux cent fleurs du mois de mai
Pendant des années Camarade
Pendant des années tu sais
Avec ton seul nom comme aubade
Les lèvres s’épanouissaient
Camarade Camarade
C’est un nom terrible Camarade
C’est un nom terrible à dire
Quand, le temps d’une mascarade
Il ne fait plus que frémir
Que venez-vous faire Camarade
Que venez-vous faire ici
Ce fut à cinq heures dans Prague
Que le mois d’août s’obscurcit
Camarade Camarade
C’est un joli nom Camarade
C’est un joli nom tu sais
Dans mon coeur battant la chamade
Pour qu’il revive à jamais
Se marient cerise et grenade
Aux cent fleurs du mois de mai


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