Le PG dès son congrès de Bordeaux de mars 2013 avait annoncé son intention de présenter le maximum de listes autonomes au premier tour. Le discours de François Hollande du 14 janvier a renforcé cette nécessité. Comment dénoncer son projet politique qui consiste à soumettre la France à un cours ultralibéral que la droite n’était pas parvenue à imposer jusqu’ici et ensuite justifier que le PS va avoir une politique différente au niveau communal ? L’orientation ainsi affirmée a-t-elle été massivement rejetée par la direction du PS ? Par un nombre conséquent de députés du PS ? Hélas non. A l’annonce de l’engagement de la responsabilité du gouvernement, toutes celles et ceux qui se réclament de la gauche du PS ont annoncé qu’ils voteraient la confiance au gouvernement. De même dans les rangs des députés d’EELV et de sa direction, Cécile Duflot ne trouve rien à redire à la politique de l’offre, JV Pacé explique qu’il n’est pas question de décider de la présence au gouvernement sur la base d’un seul discours. Ce n’est pourtant pas n’importe lequel mais bien un discours qui pour la première fois assume clairement et publiquement toutes les conséquences de l’acceptation de la doxa libérale de Bruxelles. On y retrouve tout : la politique de l’offre ; l’affabulation du coût du travail et ce qui va avec, la baisse des cotisations patronales ; la baisse de la fiscalité sur les entreprises ; la remise en cause, sous prétexte de simplification administrative, des normes qui limitent le capitalisme sauvage ; l’aggravation de la concurrence entre régions avec le transfert d’une partie du pouvoir normatif et la création de méga métropoles avec en contrepartie des déserts territoriaux que les entreprises désertent et où les services public sont fermés, laissant les populations dans un sentiment d’abandon et de ressentiment qui s’exprime ensuite dans le vote FN. C’est dans ce contexte que la moitié des électeurs expriment leur intention de ne pas aller voter. Pour convaincre nos concitoyens de l’importance de s’emparer du bulletin de vote pour dire non à ce système oligarchique, il est indispensable qu’il y ait une offre politique qui rompt avec le bipartisme libéral. C’est pourquoi il aurait été si important que le Front de Gauche ait une ligne politique claire d’autonomie au premier tour dans toute la France. Cela aurait créer une dynamique dans la poursuite de celle de la campagne présidentielle. Le FdG serait apparu comme la révélation de ce scrutin. IL aurait redonné de l’espoir et donner envie d’aller voter à toutes celles et tous ceux qui veulent dire leur désaveu de la politique gouvernementale. Hélas au lieu de cela, le Front de Gauche part divisé. Mais plus surprenant, le responsable aux élections du PCF tient absolument à faire une lecture favorable aux accords avec le PS. Pourtant si nous déplorons que le PCF ait choisi de partir derrière le PS dans 182 villes, nous remarquons qu’au total le PCF sera dans des listes dont la tête de liste est clairement dans le camp anti austérité dans 192 villes soit au total la moitié des villes où le PCF sera présent. Pourquoi donc cette volonté de minorer les listes du Front de Gauche et au contraire de faire apparaître comme majoritaire les listes avec le PS ? Si on compare avec 2008, la situation est bien différente puisqu’à l’époque le PCF partait avec le PS dans 70% des cas. Mais à l’époque le PS était dans l’opposition, défendait le droit à la retraite à 60 ans et ne prônait ni l’austérité ni la baisse des dépenses publiques.