Hier, le rejet de notre proposition de loi constitutionnelle « souveraineté du peuple en matière budgétaire », aujourd’hui, la déclaration du gouvernement préalable au Conseil européen : les libéraux ne manquent pas de cohérence dans leur projet consistant à profiter de la crise et à instrumentaliser l’Europe pour mettre à bas les politiques publiques et les protections sociales. Mais autant que possible dans la discrétion.
Voici mon explication de vote d’hier :
(le texte a été approuvé uniquement par les député-e-s communistes, républicains, citoyens et du PG ainsi que par un socialiste ; vous trouverez le détail du scrutin sur le site de l’Assemblée )
Ci-dessous, le texte du communiqué que je viens d’envoyer à la presse.
Déclaration du gouvernement
Une feuille de route européenne contre les peuples
Le gouvernement et l’UMP se sont livrés, par la voix de Laurent Wauquiez, à un exercice de camouflage de ce qui est à l’œuvre au sein des institutions européennes. Pas un mot sur la modification du traité de Lisbonne, rien sur la surveillance du débat budgétaire par la Commission européenne. L’Europe qui protège est reléguée à une simple image “que l’on doit consolider”.
Après avoir bafoué, il y a un an peu plus d’un an, le choix des Français en ratifiant le Traité de Lisbonne, le gouvernement vient de réaffirmer l’absence complète de considération qu’il avait pour l’expression du suffrage universel. Le rôle de la Commission européenne, institution non élue, a été largement salué quand le Parlement européen a à peine été évoqué.
Pour la majorité, ce sont la concurrence et les politiques d’austérité qui doivent être renforcées. L’adoption d’une nouvelle série de directives et de règlements est déjà prévue. Elles prévoient rien de moins que :
d’inscrire une limitation des dépenses publiques dans le volet préventif du pacte de stabilité et de croissance,
d’augmenter et de rendre de fait automatique les sanctions à l’encontre des pays,
d’instaurer maintenant des sanctions sur des critères macro économiques,
de rendre la Commission plus indépendante du pouvoir politique.
Au lieu de faire payer les banques responsables de la crise, la feuille de route du gouvernement est claire, consolider le libéralisme, la concurrence et faire payer les politiques d’austérité par les peuples.