54,06 % pour la gauche et 36,21 % pour la droite (et encore, en incluant le score de la liste Lassalle en Aquitaine). Depuis 1986, la gauche n’avait jamais atteint un tel score. La droite ne représente même plus 18 % des inscrits. À ce titre, elle n’est plus légitime pour imposer ses contre-réformes, et en premier celle des retraites.
La victoire de Nicolas Sarkozy de 2007 est effacée par ce résultat. Il s’était vanté d’avoir fait reculer l’abstention. Celle-ci est supérieure de plus de 14 points par rapport à 2004. Il s’était vanté d’avoir effacé le Front National du paysage politique français. Celui-ci a pu se maintenir dans 12 régions et malheureusement il progresse en voix par rapport au premier tour.
Abstention élevée et score du FN sont les deux facettes d’un même rejet des politiques traditionnelles. La parole politique s’est dévaluée, et Sarkozy y est pour beaucoup à promettre énormément et à oublier aussi vite. Le volontarisme de la parole n’a pu masquer éternellement la faiblesse de l’action pour répondre aux attentes des citoyens. Les seuls sujets sur lesquels il a agi, sont justement ceux dont les Français ne veulent plus : tout pour les plus riches, et casse des secteurs publics (poste, hôpitaux) et des protections sociales.
Il est de la responsabilité de la gauche de reconstruire du projet et de l’espoir pour convaincre les nombreux abstentionnistes qu’il est possible et que cela vaut la peine de se battre.
Le résultat de la liste Front de Gauche – NPA du Limousin à ce second tour est un formidable encouragement dans cette voie. Il démontre qu’il existe au sein de la gauche une aspiration à des politiques plus volontaristes et plus en rupture avec le système. Lorsque toute l’autre gauche est réunie, elle démontre sa capacité mobilisatrice et son vrai potentiel électoral. Il faut poursuivre dans cette voie.
Le Front de Gauche doit avoir l’ambition de constituer rapidement un débouché politique majoritaire à gauche. Pour cela il faut l’approfondir et l’élargir.
Il doit prendre toute sa place dans la bataille contre la réforme des retraites qui débute mardi 23 mars. Il doit aussi être capable de présenter des candidatures communes dans toutes les prochaines élections (cantonales, présidentielle et législatives).