Décidément il y a peu de surprises côté gouvernement PS et scène médiatique. Nous savions que jamais les médias ni le gouvernement ni le PS n’accepteraient de reconnaître le succès de cette initiative. Nous avions même prévenu les journalistes : de toute façon vous trouverez n’importe quel angle pour dénaturer le résultat. Et cela se passe exactement comme prévu. Dimanche, lorsque nous avons vu combien nous étions, nous avons pensé que les critiques allaient peut-être un peu faiblir. Que la réaction allait être du style « oui, mais … »
Mais non, reconnaître un quelconque succès au Front de Gauche est insupportable pour ceux qui nous gouvernent avec leurs médias de référence ou plutôt de révérence. La Préfecture de police de Paris, qui s’était d’abord cru autorisée à ne pas donner de chiffres, a dû se faire rappeler à l’ordre par son ministre de tutelle, puisque 3 heures plus tard le chiffre tombait : 30 000, pas un de plus pas un de moins.Pourtant à cette échelle il est possible de compter plus précisément. Mais au fait, combien de fois n’avons-nous pas entendu que les RG (depuis fondu dans un autre service) ne devait pas s’occuper des partis politiques ne se réclamant pas de la violence ? Visiblement, cela n’est toujours pas le cas. Deuxièmement, compte tenu de la foule présente, au point que lorsque nous sommes arrivés à Nation avec la tête de manifestation, les derniers n’étaient pas partis de Bastille, que la préfecture annonce 30 000 est aberrant.
Mais nous nous étions méfiés car nous savions qu’ils ne nous feraient pas de cadeaux et donc nous avions prévu les photos prises de haut de façon à pouvoir donner des images de la foule présente. Et maintenant ces photos circulent sur tout le net ridiculisant Manuel Valls et tous ceux qui ont repris ses chiffres.
La presse vouée au PS a décidé de faire plus fin : ils ont leur propre décompte comme ils disent. Libération trouve 50 000 et Le Monde 45 000. Cela vous prouve la méthode scientifique de calcul !
En résumé, tous ces tripotages de chiffres sont grotesques.
Au delà de la bataille de chiffre, le reste du traitement médiatique est aussi révélateur. Ainsi Le Monde toujours, 3 petites colonnes en bas à gauche avec un titre même pas en gras pour rendre compte de notre marche. Dans le même numéro, les anti-mariage pour tous ont le droit à une pleine page (moins une pub) de droite avec un gros titre en gras.
De même pour la législative partielle, Marine Le Pen, pour une visite éclair comme dit le titre, a le droit a quasiment la même taille d’article que la marche du Front de Gauche et là aussi avec un titre en gras. Mais ce journal ne vous dira pas que la veille une réunion publique réunissait plus de 150 personnes à l’appel du Front de Gauche de la circonscription.
Tout est fait pour essayer de faire taire le Front de Gauche : la stratégie de l’effacement ou le dénigrement selon les moments. Mais la hargne avec laquelle nous sommes attaqués, leurs tentatives répétées de nous diviser, montrent que nous avons raison de garder la tête haute.
Après avoir défilé en tête de manifestation en représentation du PG, je suis restée à l’entrée place de la Nation et j’ai même remonté un peu la manifestation pour accueillir les cortèges qui arrivaient. Et tous les manifestants me disaient la même chose : le bonheur d’être là, de se sentir nombreux. Enfin nous pouvions dire tout haut ce que nous avions sur le cœur : marre du pouvoir de la finance, marre que le Medef fasse la loi dans ce pays, temps de changer de système. Joie de voir les camarades de toute la France, celles et ceux que je croise lors de tous mes déplacements un peu partout. Joie personnelle aussi de retrouver des camarades mais aussi des amis personnels des Verts.
C’est l’éditorial du Monde, et oui encore, qui finalement résume le mieux l’action de François Hollande : « ce socialiste a fait des choix difficiles, inédits pour un président de gauche : …le compromis avec les marchés… » Pour eux c’est un compliment. Pour nous, cela résume tout ce que nous exécrons : la soumission devant la finance.
Alors comme la marche le scandait dimanche : aujourd’hui dans la rue, demain on continue.
Et oui, il ne faut rien lâcher. Puisque ce gouvernement ne veut rien entendre, il nous faut continuer. Les mois de mai et juin vont être bien remplis en actions pour continuer à enfoncer le clou. Ci-dessous les premières dates :
– le 14 mai devant le sénat pour refuser l’accord Medef
– le 16 mai : devant l’assemblé pour exiger le vote de l’amnistie qui sera présentée par les députés du Front de Gauche, ainsi qu’une proposition de loi contre les licenciements boursiers
– le 1er juin, les peuples espagnols et portugais seront dans la rue pour protester contre les politiques imposées par la troika européenne. En France, c’est le moment d’organiser des répliques du 5 mai dans toutes les régions. Pour ma part, je serais à Amiens avec la marche Picarde contre l’austérité.
– le 9 juin, la marche des femmes contre l’austérité
sans oublier ce samedi 11 mai la chaîne humaine à Notre Dame des Landes, où je serais aussi.